Au début de la soirée du 8 février 1996, deux astronomes sont aux
commandes du télescope de l'observatoire Canada-France-Hawaï. A 19h24, l'ordinateur enregistre
l'image de NGC1614, une galaxie qui se trouve à environ 250 millions d'
années lumière de la Terre,
dans la constellation Eridan. Une première analyse du spectre d'une partie de la galaxie révèle
une anomalie. Les astronomes analysent donc en détail la photographie de NGC1614. Ils comparent
aussi l'image obtenue avec une photographie de la même galaxie, prise en 1994. Ils comprennent
alors que l'anomalie est bel et bien la signature d'une
supernova. Leur photographie montre un
point très lumineux absent du premier document. Quelques jours plus tard la nouvelle est
confirmée: ils sont les premiers à avoir repéré SN1996D, la quatrième supernova de cette année-là.
Toujours spectaculaire, la découverte d'une supernova n'a toutefois
plus le caractère exceptionnel qu'elle présentait il y a une dizaine d'années. Depuis plusieurs
années, un réseau d'observatoires permet aux astronomes de photographier systématiquement les
régions du ciel à intervalles réguliers. En comparant les photographies d'une même région, il est
ainsi possible de repérer les supernovas.
Outre les informations concernant la mort des étoiles, l'étude des
supernovas revêt un grand intérêt en cosmologie. Elles servent de points de repère pour évaluer
l'âge de l'Univers, un sujet particulièrement controversé.
Il est encore trop tôt pour évaluer l'apport de SN1996D à la
compréhension de ces grandes questions. Il faudra attendre quelques années, le temps que la
"poussière" de l'explosion retombe, pour tenter d'identifier l'étoile qui a explosé. Toutefois,
la découverte de ces astronomes suscitent certains espoirs.